Commençons par le commencement. Avant mĂȘme que vous fassiez une photographie ou une image, la majoritĂ© du temps, vous en avez dĂ©jĂ les limites ! Je veux bien sĂ»r parler du cadre physique de lâimage.
La question typique des photographesâŠ
Contrairement au dessin ou Ă la peinture, la photographie sâappuit obligatoirement sur une scĂšne rĂ©elle. Le processus mental de composition de lâimage est totalement diffĂ©rent.
Au lieu de rĂ©flĂ©chir, comme un peintre, en se posant la question : âQuâest-ce que je pourrai ajouter Ă mon image ?â, le photographe, lui devra se poser la question âQuâest-ce que je devrai supprimer de ma photo ?â.
Evidemment, câest deux questions ont le mĂȘme but ultime : porter au mieux le message Ă transmettre au spectateur.
Plusieurs techniques existent pour masquer les Ă©lĂ©ments perturbateurs dâune photo. Mais le plus efficace reste de simplement lâexclure du cadre de la photo. Ceci peut se faire
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par le choix de lâobjectif
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zoomer avec lâaide de votre bague
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se déplacer
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orienter son appareil suivant un autre angle de vue
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âŠ
Prendre conscience de lâinfluence du cadre !
Quoi quâil arrive, quand on regarde dans le viseur ou sur lâĂ©cran de notre appareil photo, nous constatons immĂ©diatement la prĂ©sence du cadre qui dĂ©limite le champ de la prise de vue. Prendre une photo câest donc prendre quâune portion dâespace-temps de la scĂšne qui se dĂ©roule devant nous.
A ce stade, si vous lâavez lu dans un article prĂ©cĂ©dent, il se peut que vous pensiez Ă la cĂ©lĂšbre âRĂšgle des Tiersâ. Pour rappel et en une phrase, cet outil permet dâagencer correctement votre sujet Ă lâintĂ©rieur de votre photo.
Ici mon propos est diffĂ©rent car nous parlons uniquement des bords limites de la photo. Nous nâavons pas moyen de faire abstraction de ce cadre. Par consĂ©quent, nous sommes influencĂ©s par celui-ci. Et ceci, sans forcement nous en rendre compte.
En rĂ©alitĂ©, il sâagit donc dâun des paramĂštres qui influence le plus notre composition.
Lâexemple le plus Ă©vident pour illustrer ce phĂ©nomĂšne est simplement le fait de choisir lâorientation de notre photo : horizontale ou verticale.
En fonction de notre sujet, nous allons naturellement orienter notre photo dans le sens qui nous semble le plus adapté :
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cadrer un paysage Ă lâhorizontale,
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et un portrait Ă la verticale.
Profiter de cette contrainte pour stimuler votre créativité
Comme je lâexplique dans mon livre « Sur le chemin de votre INSPIRATION« , la crĂ©ativitĂ© est fortement liĂ©e aux contraintes que nous subissons.
Il est donc bon, de prendre conscience de la prĂ©sence de ce cadre pour lâutiliser au mieux.
Voici quelques idées pour illustrer mon propos.
Sortir des stéréotypes
Comme dans lâexemple ci dessus, la grande majoritĂ© des gens prendrons un paysage avec une orientation horizntale. Et bien, pourquoi pas faire radicalement le contraire. Faites de mĂȘme Ă propos dâun portrait :
Utiliser le cadre
Mettre en Ă©vidence notre sujet Ă lâaide du cadre.
Substituer le cadre
Quitte Ă avoir un cadre, pourquoi pas directement le prendre en photo. Câest ce quâon appelle souvent : le cadre dans le cadre :
A vous de jouer
Il existe une multitude de solutions qui sâoffrent Ă vous. Je vous invite donc Ă rĂ©flĂ©chir et Ă pratiquer lors de vos prochaines sorties photos pour sortir de vos habitudes. Concentrez-vous sur cet aspect, et je suis certain que vous reviendrez avec des photos qui sortiront de lâordinaire.
NâhĂ©sitez pas Ă commenter et partager votre retour dâexpĂ©rience.
Bonjour,
Le sujet de lâinfluence du cadre est vraiment trĂšs intĂ©ressant. Je suis absolument dâaccord avec lâanalogie du peintre.
Finalement, il a la main mise sur la scĂšne, sur ce quâil veut y mettre et comment le mettre.
Le photographe doit composer avec la lumiĂšre, son environnement et tout un tas dâautres composantes quâil ne peut pas contrĂŽler.
Jâaime bien dire que, pour prendre une photo, le photographe extrait une partie du rĂ©el en prenant bien soin dây enlever tout ce qui ne sert pas son message.
En tout cas trĂšs bon article sur un sujet tellement vaste. đ
Merci Jérémy pour ton commentaire qui complÚte bien le contenu de mon article.
Effectivement, le sens de la composition est bien un sujet trĂšs vaste.
A+
Vincent
merci pour ces analyse et approche du cadrage mais qui pour moi se heurte Ă la problĂ©matique de l’instantanĂ©itĂ© du sujet. En effet quand le sujet est fixe ( paysage, immobilitĂ© d’un visage etc) on a le temps de de poser dans son collimateur les principes d’un cadrage optimal.
Mais quand on est Ă lâaffĂ»t d’une potentielle scĂšne animaliĂšre intĂ©ressante qui risque de se produire dans une instantanĂ©itĂ© fulgurante, c’est le sujet et la scĂšne qui prime et qu’instinctivement que l’on centre dans l’objectif car l’on a pas le temps souvent de composer et poser le regard sur tous les dĂ©tails. Une Hermine est identifiĂ©e pour sortir de son terrier de pierres dans des tranches d’horaires prĂ©cises, on tient donc un affĂ»t pour saisir son apparition furtive et rapide Ă la sortie de son trou, on a beau prĂ©alablement essayer de caler son objectif en prenant le temps de saisir la mĂšche de mousse bizarre qui tombe d’une pierre et dont la couleur va trancher sur celle de la tĂȘte et faire une sorte de coiffe incongrue Ă l’animal mais quand dame hermine sort, ce n’est pas l’alignement attendu, ce n’est pas l’attitude repĂ©rĂ©e qui se reproduit etc et on shoot quand mĂȘme car l’instant est rare et le prix d’une trĂšs longue attente et patience. Alors quid de la composition de l’image que l’on se projetait, que l’on attendait ou que l’on appelait de ses vĆux ? Je l’admet bien volontiers la photo animaliĂšre est encore un monde Ă part dans celui de la photographie car elle oblige Ă rĂ©sister Ă l’envie de shooter Ă tout prix tant l’attente a Ă©tĂ© longue mais au dĂ©triment parfois de toutes les rĂšgles de la photographie posĂ©e, rĂ©flĂ©chie, prĂ©-analysĂ©e alors que l’on est souvent dans le domaine du rĂ©flexe avec obligation de mitraillage photo pour espĂ©rer en sortir une qui rĂ©pondra aprĂšs coup Ă celle qui se rapprochera le mieux de celle que l’on souhaitait obtenir? Y a t il d’autres solutions Ă expĂ©rimenter sur cette problĂ©matique ??
Salut Marc, et merci pour ton commentaire trÚs étoffé.
Tout ce que tu dĂ©cris dans ton message est bien la rĂ©alitĂ© des photographes animaliers. La particularitĂ© de ce domaine spĂ©cifique de la photographie comporte une part « chance » beaucoup plus consĂ©quente. Les moments intĂ©ressants avec la pose idĂ©al transcrivant un comportement prĂ©cis que l’on souhaite immortaliser nĂ©cessite malheureusement une multitude d’essais et de tentatives infructueuses. Quand il est Ă©voquĂ© la patience en photographie animaliĂšre, cette notion ne s’applique pas seulement aux longues heures d’affĂ»ts, d’attente et de repĂ©rage prĂ©paratoire, mais aussi aux dizaines ou centaines de photos prises imparfaites avant d’obtenir la photo convoitĂ©e.
Dans ton propos, je distingue deux problĂ©matiques distinctes : la bonne attitude et le cadrage en lui-mĂȘme.
Pour tenter d’augmenter ses chances de rĂ©ussite concernant l’attitude de l’animal, le meilleur allier du photographe est sa connaissance. Tant du point de vue de l’espĂšce gĂ©nĂ©rale que de l’individu lui-mĂȘme. C’est qu’au prix de trĂšs nombreuses heures de repĂ©rages que le photographe sera capable de remarquer quels sont les endroits et les attitudes types des animaux qu’il convoite.
En s’appuyant toujours sur ces connaissances accumulĂ©es, il sera alors possible de placer au mieux son affĂ»t en fonction des heures de passage habituelles et de l’orientation de la lumiĂšre potentiellement disponible. Tout ceci doit ĂȘtre construit de façon cohĂ©rente avec le type de photo que le photographe souhaite faire Ă l’origine : gros plan ou animal plongĂ© dans son environnement.
Il est donc important de quand mĂȘme penser son cadrage avant de dĂ©clencher la photo lors de l’instant fugace de la scĂšne.
Sur le plan technologique, il existe une multitude de solutions dĂ©veloppĂ©es qui permettent de construire des piĂšges photographiques. Ces systĂšmes permettent de dĂ©clencher automatiquement l’appareil lorsque l’animal traverse une barriĂšre infrarouge par exemple. Avec ce type de possibilitĂ©, il est important de garder Ă l’esprit que la qualitĂ© de la photo restera majoritairement son aspect esthĂ©tique et donc en particulier son cadrage.
Quels que soient les moyens mis en Ćuvre, il ne faut pas non-plus oubliĂ© le travail en post-traitement qui permettra de recadrer au plus juste nĂ©cessaire pour faire gagner en force visuelle la photo finale.
Pour rĂ©sumĂ©, Ă ma connaissance, il n’y a pas de solution miracle en photographie animaliĂšre. Seules la persĂ©vĂ©rance, la patience et les connaissances permettront de provoquer les conditions de prise de vue recherchĂ©es. Tous les autres aspects technologiques ne servent qu’Ă augmenter ses chances de rĂ©ussite les moments venus.
Avec cette rĂ©ponse, j’espĂšre t’avoir apportĂ© quelques rĂ©ponses Ă tes interrogations.
A bientĂŽt.
Vincent