Gestion de vos fichiers photos

Tous savoir sur la gestion de vos fichiers photos

Régulièrement dans les forums de discussion sur facebook ou ailleurs, cette question est abordée. Afin de répondre de la façon la plus complète possible, je prend ma plus belle plume ou devrais-je dire : mon fidèle clavier !

Dans cet article, je vais partager avec vous mon mode de fonctionnement.

Analyse de mon besoin pour une bonne gestion des fichiers photos

Afin de répondre à un besoin, le mieux est déjà de commencer par l’exprimer de la manière la plus précise et complète possible.

Ci-dessous, voici la liste des principaux besoins que j’ai identifiés :

  1. accessibilité à l’intégralité de mes photos,
  2. capacité de stockage suffisante,
  3. capacité de stockage évolutive,
  4. fiabilité de stockage,
  5. garantir la lisibilité des photos dans le temps,
  6. possibilité de recherches logiques et rapides.

Avant de décrire dans les chapitres suivants ma solution, voici quelques explications complémentaires de pourquoi j’ai ces besoins.

Besoin 1 : accessibilité à l’intégralité de mes photos

Mon but est de pouvoir avoir accès à l’ensemble de mes photographies de la manière la plus rapide et directe possible. L’idée est aussi d’avoir accès à mes photos depuis plusieurs systèmes tels que mon ordinateur principal, mon ordinateur portable, mon smartphone ou autres.

Ici mon intêret est d’avoir le maximum de flexibilité.

Besoin 2 : capacité de stockage suffisante

Les fichiers numériques des photographies sont très volumineux. C’est notamment mon cas qui shoote au format RAW avec mon reflex.

Les fichiers Photoshop sont aussi extrêmment volumineux quand on s’amuse à faire des photomontages.

Il est donc nécessaire de prévoir assez d’espace disque pour héberger l’ensemble de ceux-ci.

Besoin 3 : capacité de stockage évolutive

Au fur et à mesure des années, cette capacité de stockage ne cesse d’augmenter proportionnellement à votre production photographique. Plus grave encore, avec l’augmentation du nombre de pixel des capteurs des nouveaux appareils, cette évolution de capacité s’accélère.

Il est alors primordial de pouvoir faire évoluer cette capacité sans risque de limitation dans un avenir proche ou lointain.

Besoin 4 : fiabilité de stockage

Comme vous avez commencé à le comprendre, mon besoin est de gérer plusieurs milliers de photos et celà sur plusieurs années. Il est donc absolument nécessaire que la solution technique choisie soit fiable dans le temps de manière à ne pas risquer de perdre mes photos lors d’un soucis technique éventuel.

Ayant bien conscience que le risque zero n’existe pas, mon but est de néanmoins limiter au maximum la probabilité de ce risque.

Besoin 5 : garantir la lisibilité des photos dans le temps

Garantir le fonctionnement de la solution technique est une chose. Mais il ne faut pas non plus oublier de garantir la fonctionnalité logiciel. Je veux notamment parler d’obsolescence logique avec le format des fichiers. Il faut donc que la solution globale puisse réduire au maximum ce risque.

Besoin 6 : possibilité de recherche logique et rapide

Il ne faut pas oublier le plus important : la solution doit être pratique et efficace à utiliser au quotidien.

Vous voilà maintenant bien au courant des tenants de mon besoin. Continuions donc en abordant mes aboutissants !

Je suppose par ailleurs, qu’une bonne partie de vos besoins sont communs avec les miens.

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Architecture technique informatique pour le stockage de fichier

Dans ce chapitre, je vais répondre au 4 premiers besoins exprimés ci-dessus. Sans plus de suspens, la voici.

Pour gérer la problématique d’accessibilité (Besoin 1) depuis plusieurs appareils différents, j’ai choisi d’utiliser des NAS (Network Attached Storage = serveur de stockage en réseau). Il s’agit simplement d’un appareil directement branché sur le réseau informatique derrière votre box internet. A l’intérieur de celui-ci se trouvent des disques durs qui accueillent vos fichiers.

Vous y accédez simplement comme un disque dur de votre ordinateur à la différence qu’il est rangé dans la partie réseau comme le montre l’image suivante :

Représentation de l'accessibilité à un NAS
Représentation de l’accessibilité à un NAS

 

Pour répondre à la capacité de stockage suffisant (besoin 2), il faut choisir un NAS dont la capacité maximum des disques durs compatibles soit la plus grande possible. Pour ma part, mon NAS permet d’accueillir des disques durs de capacité maximum de 4To.

Pour information, je suis actuellement à 70% de taux de remplissage pour un catalogue contenant 143 281 photos aux formats RAW dont 1 490 fichiers PSD. Cela représente déjà 14 ans de photographie.

J’attire tout de suite votre attention sur le besoin 4 : la fiabilité. De nombreux NAS propose de fonctionner avec plus de 2 disques durs pour permettre d’augmenter l’espace de stockage en mutualisant les disques durs. En clair, 2 disques de 4To permet de faire 8 To d’espace disque. Sur le papier, cette solution semble idéale, mais en faite je la déconseille !

Pour moi, l’intêret d’utiliser un NAS pour l’aspect FIABILITE est de l’utiliser en RAID 1, c’est à dire en disques miroir. Chaque disque dur contient rigoureusement les mêmes données. Les deux avantages au RAID 1 sont les suivants :

  • La notion miroir permet de stocker directement vos données sur 2 disques immédiatement. Votre copie de sauvegarde est donc réalisée directement.
  • Le fait que ce soit du miroir en mode RAIS 1, cela signifie que le codage sur le disque est standard. En cas de problème de fonctionnement avec le NAS en lui-même, vous serez toujours capable d’accéder à vos données en branchement directement l’un de vos disques directement sur votre ordinateur. Ainsi, si dans plusieurs années votre NAS est obsolète et ne fonctionne plus, vos données seront toujours accessibles.

Enfin, pour revenir au besoin d’évolution des capacités de stockage(besoin 3), l’idée est de multiplier les NAS sur le réseau. Ainsi, vous n’avez aucune limite.

Voici ci-dessous le schéma du réseau local :

Schéma de la structure du réseau local nécessaire
Schéma de la structure du réseau local nécessaire

 

 

Le point d’attention de cette architecture est la vitesse de transfert des données. Afin de garantir une vitesse optimale, il faut s’assurer que les équipements soient compatibles avec les vitesses réseau les plus rapides et au moins égale à 1000Mbps. A noter que pour profiter de ces vitesses, vous devez est connecté en réseau filaire RJ45 et non en WIFI.

Architecture logiciel pour exploiter facilement les fichiers photos

Maintenant que la notion de matériel est décrite, il faut voir comment organiser les fichiers sur les disques et comment les exploiter.

Organisation de l’arborescence

Je propose l’arboressence suivante :

  • des répertoires par année “AAAA”,
  • à l’intérieur des répetoires par série photo nommés “AAAA-MM-JJ – Theme de la prise de vues”,
  • puis stockage des photos nommées “AAAAMMJJ-HHMMSS-NN”.

Avec :

  • AAAA = année sur 4 chiffres,
  • MM = mois sur 2 chiffres,
  • JJ = jour sur 2 chiffres,
  • HH = heure
  • MM = minutes
  • SS = secondes
  • NN = compteur (cas où des rafales de photos à x images par seconde)

L’illustration suivante sera peut-être plus claire :

Les personnes qui on lu cet article ont aussi lu :   OUI on peut progresser en photographie avec son smartphone
Exemple de l'arborescence pour classer ses fichiers photos
Exemple de l’arborescence pour classer ses fichiers photos

 

J’attire votre attention sur le fait que cette organisation de fichier permet sans aucun logiciel d’avoir directement accès à une recherche par date et par thème. Si vous choisissez assez judicieusement les mots utilisés dans vos thèmes, vous aurez déjà une très grande facilité de recherche et d’exploitation de vos fichiers.

L’avantage de bien nommer vos fichiers est qu’il seront identifiés de façon totalement unique. Ceci limitera les risques de perte par écrasement si malencontreusement vous déplacez des fichiers d’un répertoire à un autre.

Format DNG

Avant d’aller plus loin dans l’exploitation de vos photos, voici comment je palie au risque d’obsolescence de format de fichier (besoin 5). Ce risque est particulièrement vrai vis à vis des formats propriétaires des fichiers RAW. En effet, au fur et à mesure que les fabricants développent de nouveaux boîtiers, ils font évoluer le codage de leur format propriétaire. Il existe donc un risque d’obsolescence amenant à terme à une impossibilité de lire les fichiers.

La société Adobe a pris en compte ce risque et a apporté une solution à cette problématique. C’est le format DNG. La force de ce format de fichier est qu’il englobe l’intégralité du fichier brute d’origine et lui ajoute toutes les informations nécessaires pour le déchiffrer. De plus, ce format est totalement ouvert, c’est à dire qu’il est documenté et open-source. Donc n’importe quel développeur pourra toujours être capable de programmer des logiciels pour les exploiter dans l’avenir.

Logiciel d’exploitation et de gestion des photos

Jusque là, c’est le minimum vital pour avoir une gestion de fichier. Pour aller plus loin et surtout pour faciliter l’exploitation de vos fichiers, il est évidemment plus pratique d’utiliser un logiciel spécialisé.

Celui que j’utilise est Lightroom de la société Adobe.

Lightroom
Lightroom

Il s’agit d’une référence sur le marché de la photographie. Il existe bien sûr d’autres solutions logiciels. Mais ici, mon but n’est pas de faire plus de publicité que ça. Je partage juste de fait que mon choix personnel s’est porté sur celui-ci car il répond correctement à mes besoins.

L’avantage de ce type de logiciel est qu’il offre souvent un ensemble de fonctionnalités complémentaires. Ainsi vous avez accès à une solution robuste et complète pour la majorité de vos besoins de classement, développement et utilisation de vos photos.

Parmi les principales fonctionnalités concernant la bibliothèque de photo, il y a :

  • Import avec conversion automatique au format DNG de vos photos,
  • renommage de vos photos automatiquement à l’import,
  • notation des photos par étoile,
  • classement des photos par code couleur,
  • classement par collection manuelle ou automatique basé sur des critères
  • classement par mot-clé
  • classement par géolocalisation,
  • reconnaissance des visages pour attribuer automatiquement des noms,
  • saisi et exploitation des métadonnées,
  • exploitation des données EXIFs,

 

 Références produits

Netgear ReadyNAS Duo v2

 

Formule Adobe Creative Cloud Photographie avec 20 Go: Photoshop CC + Lightroom CC

10 réactions au sujet de « Tous savoir sur la gestion de vos fichiers photos »

  1. Très bon article. Tout est dit. 😉
    Donc, je ne vais faire que confirmer ce que tu dis puisque je fonctionne exactement de la même façon pour le stockage et la gestion de mes photos. 😉

    1. Par contre, j’ai oublié de le dire dans mon précédent message, il y a des erreurs dans les capacités de stockage que tu indique pour les disques durs. Tu parles de “Go” et je pense plutôt que c’est du “To” parce que 4Go me paraît un peu juste pour stocker des fichiers RAW et PSD. 😉

      1. Au fait, merci Jérémy pour tà relecture. Je viens de corriger mon article.
        Il était peut-etre un peu tard quand j’ai rédigé mon article et je ne devez plus avoir les yeux en face des tous…😉

    2. Merci beaucoup Jérémy pour ton commentaire.
      Le fait de confirmer que cest aussi ton mode de fonctionnement est précieux pour nous tous que ce type de solution technique répond bien à nos besoins.
      Vincent

  2. Merci pour cet article ! Tu ne parles pas du tout de sauvegarde, j’imagine que tu as quelque chose en plus du raid 1 non ?

    1. Bonjour Sylvain,

      Si je comprend ta question, je suppose que tu veux parler d’une copie supplémentaire sur un autre support externe au NAS qui serait réalisé de manière régulière et manuelle comme par exemple 1 fois par semaine. C’est je que j’appelle l’archivage.

      Effectivement, je ne parle pas de ce système car je ne l’utilise pas. Je la considère chronophage, pas pratique et sans plus-value. La seule différence avec un système RAID 1 et que le support ne reste pas branché pour ne pas risquer d’être détérioré par un problème électrique par exemple.

      Pour moi, la vrai sécurité vient de la simplicité de la technologie RAID 1 et surtout pas par les technologie plus complexes telles que les RAID 5 ou RAID 6.

      Vis à vis de ma solutions, j’identifie les trois risques suivants :
      1. un problème technique sur un disque dur,
      2. un problème technique sur le NAS en lui-même,
      3. un problème d’utilisation de ma part où malencontreusement j’effacerai des fichiers moi-même.

      Réponse problème 1 :
      Le fonctionnement en RAID 1 permet de copier en temps réel les données sur les 2 disques du NAS. La probabilité que les 2 disques subissent une panne intrinsèque au même moment est extrêmement faible si on prend soin de ne pas acheter ses 2 disques en même temps pour qu’ils aient des dates de fabrications sensiblement différentes.

      Réponse problème 2 :
      La simplicité du RAID 1 permet à la différence des autres RAID plus complexes de ne pas avoir besoin de lancer un processus de reconstruction des données. Chaque système NAS ont leur propre système de répartition de données sur les différents disques durs. Vous être donc obligé de racheter exactement le même serveurs NAS pour ré-accéder à vos fichiers. Quid du risque d’obsolescence dans ce cas ?
      L’avantage du RAID 1 est de directement pourvoir accéder au contenu des disques durs en les branchant directement sur votre ordinateur.

      Réponse problème 3 :
      Ici, je pars du principe qu’un « homme averti en vaut deux » ! Je veux dire que le fait d’avoir conscience de ce point sensible m’oblige à toujours avoir pleinement conscience de mes actions.
      A cela, s’ajoute aussi le fonctionnement de base de Lightroom qui traite les photos sans vraiment modifier les fichiers sources puis qu’il mémorise sous forme de métadonnées les retouches effectuées.
      La seule fonctionnalité critique est la suppression. Ceci implique donc d’être certain de ce que l’on fait.

      Quoiqu’il arrive, pour moi, le risque zéro n’existera jamais. Cependant, je fonctionne ainsi depuis plus de 10 ans. Les seuls soucis que j’ai rencontré ont été des craches de disques durs et un amis à moi a subi un dysfonctionnement de son système NAS. Enfin, je n’ai jamais fait de fausse manipulations dramatiques ayant occasionné la perte de mes fichiers.

      Par contre, avant d’opter pour ce système, je passais du temps pour graver mes photos sur des CD/DVD pour les archiver. Malheureusement, des années plus tard, quand j’ai voulu accéder à ces photos là, j’ai fait le triste constat que plus de la moitié de ces supports n’était plus lisibles.

      1. Oui c’est sûr que ce n’est pas simple ! Je vois d’autres soucis potentiel à s’en remettre à un raid pour la sécurité de tes données :
        – d’un point de vue matériel, toutes tes données sont au même endroit, sur la même prise électrique, le même réseau, toujours connectée en même temps. En cas d’incendie, inondation, et dans une moindre mesure surtension, le risque de tout perdre est maximal,
        – le fait que le miroir soit instantané t’oblige comme tu dis à être particulièrement attentif aux manips que tu fais. Mais tu es du même coup aussi beaucoup plus vulnérables aux virus, ransomware et autre : un fichier devient corrompu, et dans le même temps, sa sauvegarde aussi ! Sans parler de fausse manips d’autres utilisateurs bien intentionnés de ton réseau, qui n’auront pas forcément ta prudence. Même vis à vis d’une sauvegarde locale automatique sur un autre nas, lui aussi branché en permanence, mais différée et versionnée, tu as quand même avec le raid un risque supplémentaire.

        J’ai de mon côté pas mal retourné le problème, j’ai l’impression que l’idéal serait d’avoir une sauvegarde automatique, qui enregistre, en conservant pour chaque fichier un petit historique (une ou deux versions), et sur un serveur distant… Bon j’ai eu la flemme de mettre ça en place, du coup j’ai une sauvegarde locale manuelle versionnée que j’active d’un clic après chaque chargement, et une autre sauvegarde complète sur un disque dur externe que j’emmène au boulot. Je la met à jour une à deux fois par an (au moment des vacances) ce qui n’est pas grandiose, mais m’assure, même en cas de catastrophe, de ne pas TOUT perdre. Pas l’idéal non plus, notamment dès qu’on a un volume dépassant un disque dur… Je regarde aussi de temps en temps vers les systèmes de stockage en ligne, sans avoir jusque là sauté le pas.

  3. Effectivement la solution idéale n’est pas simple à trouver ni à mettre en place.
    En tout cas, merci Sylvain pour cet échange de commentaire enrichissant et pertinent.

    Bon week-end à toi.
    Vincent

  4. J’ai absolument adoré votre article ! C’est super génial de voir un exposé très bien poussé et précis sur le sujet. Un grand merci de votre enthousiasme !

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