De nos jours, les téléobjectifs sont de plus en plus mis en avant pas les services marketing des fabricants de matériels photos. Sur certains appareils de type bridge, il n’est plus rare de constater la présence de zoom pouvant atteindre des longueurs focales de 500 mm (équivalentes 35mm). C’est notamment le cas pour le Coolpix P900 de chez Nikon qui possède même un zoom allant de 24 mm à 2000 mm.
Revenons à nos moutons, car finalement, c’est quoi un téléobjectif ? Il s’agit simplement de l’ensemble des longueurs focales supérieures à 50 mm. Bien sûr, en fonction des écoles, certains diront que le plus petit des téléobjectifs est le 85 mm en références à la gamme classique de focales fixes.
Nous allons voir ci-dessous, les raisons pour lesquelles il est intéressant d’utiliser ce type de matériel puis finir sur quelques trucs et astuces pour les maîtriser.
Dans quels cas utiliser un téléobjectif
Il y a quatre raisons principales qui amènent un photographe à utiliser les longues focales :
- se rapprocher d’un sujet,
- cadrer plus grand un sujet,
- grossir les détails,
- isoler le sujet de son environnement.
En fonction des circonstances de votre prise de vue, vous serez dans l’impossibilité de vous rapprocher suffisamment de votre sujet. Ce sont les cas par exemple des événements sportifs, de la photo de concert ou de la photo animalière… Utiliser un téléobjectif vous permettra alors de ne pas perturber votre sujet ou de ne pas vous mettre en danger en étant trop proche d’un animal sauvage.
Il arrive aussi que le photographe cherche à photographier les détails infimes d’une fleur ou d’un insecte. C’est le cas de la macro-photographie. Certains téléobjectifs sont spécialement adaptés pour cette pratique.
Ensuite, au sein d’une série photo de reportage par exemple, il peut être intéressant d’attirer l’attention du spectateur sur un élément précis tel qu’un détail architectural d’un bâtiment.
Enfin, isoler son sujet de son environnement est aussi une bonne façon pour facilité la lecture de son image afin qu’elle gagne en force visuelle.
Usages classiques par longueur focale
85 mm / 90 mm
Ces longueurs focales sont particulièrement appréciées par les photographes de portrait. Elle permet de mettre bien en valeur les traits d’un visage sans les déformer tout en gardant une distance de prise de vue adapter pour laisser respirer le sujet tout en restant assez proche pour communiquer facilement avec lui.
100 mm / 105 mm / 135 mm
Ici, ce sont les focales classiques de la macro-photographie. La plupart de ces objectifs sont adaptés pour avoir leur distance minimale de mise au point la plus courte possible permettant ainsi d’obtenir un facteur de grossissement 1:1. Le choix de la longueur focale se fera alors en fonction de cette distance mini de mise au point compatible avec votre sujet. Par exemple, pour photographier un insecte peut farouche, un 100 mm suffira alors que s’il est très craintif, vous devrez opter pour un 135 mm dont la MAP (Mise Au Point) mini sera plus longue.
180 mm / 200 mm / 250 mm
Pour ces longueurs focales, il est encore possible de facilement les utiliser de façon usuelle et pratique. Leur grossissement est suffisant pour traiter des sujets sportifs classiques tel que le tennis et les sports en salle du moment qu’elle soient avez lumineuse (ouverture à f/2.8). Leur poids n’est pas encore trop lourd ce qui permet une maniabilité aisée sans trop de risque de flou de bougé.
300 mm / 400 mm / 500 mm
Ici, nous entrons dans des domaines très spécifiques. En effet, ce type de téléobjectifs sont beaucoup plus encombrant et contraignant à utiliser. Notamment pour les version lumineuses ouvrant à f/2.8, leur poids très conséquent, oblige à les utiliser sur pieds avec beaucoup de précautions eu égard à leur prix très élevé.
Ces objectifs sont particulièrement adaptés à la photographie animalière qui nécessite des prises de vue de loin et souvent en faible lumière au levé/couché du jour ou dans des lieux sombres tels que des sous-bois.
Effets des longues focales
Faible profondeur de champ
Comme expliqué dans l’article à propos de la profondeur de champ, les téléobjectifs génèrent facilement une courte profondeur de champ. C’est l’un des effets les plus souvent recherchés par les photographes pour bien détacher leur sujet du fond de l’image.
Compression des plans
La compression des plans est le fait de réduire l’effet de perspective. Ainsi, les images produites avec une longueur focale donneront l’impression que les objets sont beaucoup plus proche les uns des autres dans le sens de la profondeur de la photo. C’est notamment à l’aide de cet effet que les photographes donne l’impression que la lune est plus grosse qu’en réalité.
Trucs et Astuces
Règle de l’inverse de la longueur focale pour éviter le flou de bougé
La difficulté principale à passer lors de l’usage d’une longue focale est le risque du fou de bougé. Les techniques de stabilisation optique actuelles ont grandement amélioré ce point-là, mais encore faut-il connaître les ordres de grandeur en terme de vitesse d’obturation. La règle est la suivante :
La vitesse d’obturation doit être au maximum égale à l’inverse de la longueur focale de l’objectif en équivalent 35 mm.
Par exemple :
Quand on utilise une longueur focale de 300 mm sur un plein format, nous devons régler au maximum la vitesse à 1/300s. Nous choisirons alors 1/320s proposé par le boîtier.
Supposons maintenant que ce même objectif est utilisé sur un capteur APS-C, la longueur focale de 300 mm est équivalente à 300 mm x 1.6 = 480 mm. Il faudra alors régler la vitesse d’obturation à 1/500 mm maximum.
Usage d’un monopode ou d’un trépied
Toujours pour éviter les flous de bougé, l’usage d’un monopode ou d’un trépied peut être d’une grande aide.
Le second avantage à utiliser ce type de matériel est aussi de vous soulager du poids conséquent de ces objectifs.
Voici mon matériel :
- Manfrotto MT055CXPRO3 Trépied en carbone 3 Sections Noir
- Manfrotto monopode 681B
Pour information, voici quelques ordres de grandeur :
- AF-S NIKKOR 300mm f/2.8G ED VR II pèse 2900g,
- AF-S NIKKOR 400mm f/2.8G ED VR pèse 4620g,
- AF-S NIKKOR 500mm f/4G ED VR pèse 3880g.
Location de très longues focales
Comme évoqué plus haut, le prix des téléobjectifs extrêmes est largement hors des moyens financier de la plupart des photographes.
Pour information, voici quelques ordres de grandeur :
- AF-S NIKKOR 300mm f/2.8G ED VR II coûte 5 790€ ,
- AF-S NIKKOR 400mm f/2.8G ED VR coûte 12 989€ ,
- AF-S NIKKOR 500mm f/4G ED VR coûte 10 599€.
Pour ce type de matériel, il existe la solution de la location. Ce sera certainement la meilleure solution pour la plupart des photographes ayant la nécessité de les utiliser.
Comment apprécier le cadrage ?
Petite astuce pour estimer quelle longueur focale vous avez besoin pour tel cadrage :
Il suffit de se fabriquer un petit cadre en carton de dimension 24 mm x 35 mm et de le placer devant vos yeux.
La distance séparant ce cadre de votre œil est la longueur focale nécessaire.
Salut Vincent,
Très bon article.
Il y a quelque temps, j’ai fait l’acquisition d’un 70-200mm de chez Tamron et je dois avouer que la qualité des images est vraiment folle.
Son ouverture à f/2.8 couplée aux focales « Téléobjectif » permettent d’obtenir de magnifiques flous d’arrière-plan.
Un peu encombrant, mais tellement plaisant à utiliser surtout pour réaliser des portraits pris sur le vif. Le téléobjectif permet vraiment de se faire oublier lorsqu’on photographie des personnes.
Merci pour ton commentaire Jérémy.
En effet, prendre de la distance via le téléobjectif permet de ne pas interagir avec les personnes que l’on prendre en photo. Le point de vue de la scène est alors un point de vue contemplatif. Ceci transmet un message totalement différent que si le photographe avait utilisé une courte focale.
En résumé, il faut bien choisir la focale adaptée à l’histoire que l’on souhaite raconter.