Régulièrement, en photographie, quand on évoque la photographie de reflet, on s’imagine instinctivement des images représentant le reflet d’un objet ou d’un modèle sur une surface réfléchissante tel qu’une vitrine, une vitre, une flaque d’eau, etc…
En réalité, la réflexion de la lumière est plus complexe que ça.
L’importance des matériaux
Quel que soit la scène que l’on photographie, elle présente une certaine quantité d’éléments possédant chacun leur matériau propre.
Bien qu’ils baignent tous dans le même éclairage, il est possible de les distinguer de par le fait que leur matériau réagi différemment avec la lumière présente.
Ce constat prouve l’importance du rôle des matériaux dans le rendu de l’éclairage d’une scène photographiée.
De façon extrême, il y a les matériaux dits « transparents » qui réagissent très peu avec la lumière, vue que la quasi-totalité de celle-ci passe à travers de l’objet.
A l’opposé, il y a les matériaux dits « absorbants » qui réagissent tellement avec la lumière. Ils l’absorbent quasi-totalement celle-ci de sorte qu’on ne distinguera que des ombres profondes sans détail.
Cependant, entre ces deux extrêmes, il y a une multitude de matériaux plus courants qui réagissent autrement en nous permettant de correctement les distinguer les uns des autres.
Les trois types de reflet
La distinction des matériaux que je viens d’évoquer provient de la manière dont la lumière se reflète sur ceux-ci. On peut distinguer trois types de réflexion différents que je vais aborder en détail ci-dessous :
- La réflexion diffuse
- La réflexion directe
- La réflexion spéculaire
En réalité, tous les matériaux reflètent en même temps chacun de ces types de réflexion avec des proportions différentes. C’est la différence de ces proportions associées à l’état de surface des objets (rugosité) qui permet de distinguer chacun de leur matériau.
La réflexion diffuse
Que signifie le terme « diffuse » ?
Il s’agit du fait que la lumière reflétée par ce type de réflexion est réalisée dans toutes les directions de manière quasiment uniforme. Autrement dit, quel que soit la position de l’appareil photo par rapport au sujet, la luminance de celui-ci restera sensiblement identique.
Pour vous prouver cela, je vous invite Ă poser simplement une feuille de papier mat sur votre bureau. Quel que soit la position depuis laquelle vous observez cette feuille, elle paraitra toujours aussi blanche.
Le papier blanc mat est un exemple de matériaux possédant naturellement ce type de réflexion diffuse de manière quasiment pure.
Il est important de faire la différence entre la diffusion de la lumière par transmission et la diffusion de la lumière par réflexion. Classiquement, on place des diffuseurs de lumière devant nos sources d’éclairages afin d’en augmenter la taille apparente.
Cette pratique a pour but d’adoucir les ombres portées des éléments de la scène en estompant le bord des ombres.
Il s’agit là de la diffusion par transmission, car la lumière est diffusée en traversant la matière.
Dans le cas des matériaux diffusant la lumière par réflexion, la taille de la source n’influencera pas le rendu des hautes lumières, mais uniquement le rendu des basses lumières (les ombres).
La réflexion spéculaire
La réflexion spéculaire correspond au reflet d’un miroir. Deux particularités spécifiques permettent de qualifier ce type de reflet de « spéculaire » :
- La réflexion de la lumière se produit uniquement suivant l’angle d’incidence (application de la loi de Descartes)
- La quantité de lumière reflétée est quasiment totale.
La première spécificité correspond à la partie réflexion directe que nous aborderons en détail dans le chapitre suivant.
En revanche, la seconde spécificité est celle qui est propre à l’aspect spéculaire.
En effet, dans le cas où la lumière est totalement réfléchie par la surface, la loi de carré inverse de la distance ne s’applique pas. La luminosité de ce type de reflet est donc constante et égale à la luminance de la source d’éclairage.
Pour s’en rendre compte il suffit de constater que la luminance du reflet de la source d’éclairage dans un miroir reste de la même luminance quel que soit la distance séparant le miroir de la source d’éclairage.
De manière non exhaustive les reflets spéculaires se trouvent classiquement avec :
- Les miroirs,
- L’argenterie polie
- Les reflets du soleil sur l’eau…
La réflexion directe
Comme promis, abordons la réflexion directe. Et pour ce faire, il faut comprendre une notion essentielle en photographie : « la famille d’angles ».
« La famille d’angles » est une notion directement liée à la loi de Descartes : L’angle de la lumière réfléchie sur une surface polie est égal à l’angle de la lumière incidente.
De manière concrète, cette loi signifie qu’il est possible de connaitre facilement les positions de la source d’éclairage qui produiront une réflexion directe en fonction de la position de l’observateur.
L’ensemble des positions de cette sources est ce qu’on appelle « la famille d’angles ».
Seulement si le point d’observation se trouve dans la famille d’angles, les reflets directs seront visibles.