Les fresques lumineuses est une technique permettant de projeter des images, animées ou pas, sur des volumes tels que des monuments par exemple. Cette technique s’appelle aussi mapping vidéo ou projection illusionniste. Couramment utilisé dans les spectacles nocturnes comme lors de la fête des Lumières à Lyon, je partage avec vous, comment les prendre en photo.
Analyse de la situation
Comme rapidement évoqué ci-dessus, les fresques lumineuses se font la nuit. Ci-dessous, voici les caractéristiques clés de ce type d’événement :
- Nuit,
- Images lumineuses
- Images très souvent animées
- Images de grande taille
- Foule de spectateurs
- Angle de vue en contre-plongée
J’attire votre attention sur le fait de toujours chercher à faire un tour d’horizon des conditions typiques de prise de vue des scènes que vous souhaitez photographier afin d’en bien comprendre les contraintes. Ainsi, cette anticipation vous permettra, une fois le moment venu sur le terrain, de réaliser les réglages nécessaires pour obtenir rapidement des photos techniquement bonnes. Par conséquent, vous serez totalement disponible pour vous concentrer sur la composition de vos prises de vues.
Gestion des contraintes identifiées
Afin de partager avec vous mon processus de réflexion, je vais exposer, point après point, le cheminement de ma pensée.
Nuit
Dès que je pense à la nuit, je pense naturellement pose longue et un trépied me vient en tête immédiatement. Cependant, quand je me projette mentalement avec mon trépied dans les conditions de l’évènement décrites ci-dessus, je m’imagine embarrassé par mon trépied au milieu d’une foule dense de spectateurs.
Il me vient alors en tête, la fameuse heure bleue où il y a plus de lumière ambiante et surtout l’idée d’un équilibre subtil entre la lumière naturelle et les lumières artificielles. Cette heure devrait permettre de mieux mettre en valeur l’environnement de la projection.
Images lumineuses
L’aspect lumineux des images me fait penser à la Lune. Ceci me rappelle qu’en termes de réglages de vitesse, il est souvent nécessaire de limiter la lumière que celle-ci reflète, pour ne pas simplement obtenir un cercle blanc cramé au milieu d’un fond sombre.
De ces deux premiers points, je me dis qu’il ne faudra certainement pas trop monter en sensibilité ISO et pour éviter un contraste lumineux trop fort, qu’il faudra privilégier les prises de vue à l’heure bleue pour profiter d’un certain équilibre avec les zones des monuments non couvert par la fresque lumineuse.
Images animées
Dès que je pense mouvement, je pense vitesse d’obturation élevée et par conséquent du besoin de suffisamment de lumière pour une exposition correcte.
Cet aspect renforce mon idée de prise de vue à l’heure bleue et me fait envisager une montée en sensibilité ISO qui sera peut-être nécessaire, mais qui risquera de dégrader la qualité visuelle de la photo par l’introduction de bruit numérique.
Images de grande taille
En fonction de l’agencement des lieux de projections, il risque de ne pas avoir trop de recul pour permettre de cadrer l’intégralité des façades illuminées avec une focal standard. J’en déduits, qu’il faudra penser à emmener avec moi une focale grand-angle pour mieux gérer cette contrainte.
Foule de spectateurs
Si je résume un peu ma réflexion jusqu’à présent, voici ce qu’il en ressort :
- Prise de vue à mains levées sans trépied,
- Pas de prise de vue en pose longue,
- Vitesse d’obturation même relativement élevée pour figer les images animées,
- Privilégier les prises de vues à l’heure bleue pour équilibrer les lumières artificielles et naturelles,
- Sensibilité ISO éventuellement posée,
- Usage éventuel d’un grand-angle pour être dans la capacité de cadrer l’ensemble des scènes projetées.
Je me rends donc compte, que toutes ces solutions semblent bien compatibles avec une foule dense autour de moi.
De plus l’usage d’un grand-angle devrait m’aider à rester au premier rang, si j’en ai la possibilité pour éviter de partiellement masquer la scène par des spectateurs au premier plan.
Angle de vue en contre-plongée
Vient maintenant l’aspect du point de vue en contre-plongée. Si je suis au grand-angle et très proche des bâtiments, mes photos risques de présenter des lignes de fuites extrêmement convergentes.
Cette contrainte sera certainement la plus difficile Ă traiter.
Pour l’heure, je ne vois que trois solutions possibles :
- Rechercher à chaque fois des points de vue le plus élevé possible afin d’être le plus en face possible pour limiter cet effet. Cependant, même si je cherche ce type de solution, je suis certain qu’il n’y aura aucune garantie de les trouver sur partout.
- Miser sur le post-traitement afin de corriger à postériori les photos. Malheureusement, cela ne peut se faire qu’au prix d’une perte de qualité car de nombreux pixels seront perdus lors des recadrages.
- En faire un style photographique en cherchant les angles les plus adaptés pour bien gérer les lignes de fuite. Peut-être que ce serait effectivement la meilleure solution. Dit autrement, faire un point fort de sa pire contrainte…