Le braketing permet de réaliser une série de photos avec des réglages différents sur l’un des critères suivants :
- L’exposition (le plus courant),
- La balance des blancs,
- La luminosité des ombres et des hautes lumières (D-Lighting chez Nikon).
Les paramètres du braketing
Quel que soit le critère que vous souhaitez faire varier, il y au moins 2 paramètres à définir :
- Le nombre de photos composant la série,
- La quantité de variation du critère.
Classiquement, en fonction de l’appareil photo que vous possédez, le nombre de vue définissable varie entre 2, 3, 5, 7 et 9 photos.
Vous avez aussi la possibilité de définir l’ordre des prises de vue :
- Réglage normal, puis Réglage sous-compensé et enfin surcompensé,
- Réglage sous-compensé, puis Réglage normal, et enfin Réglage surcompensé
- …
Entre chacune des prises de vue, l’appareil modifiera automatiquement le ou les paramètres nécessaires pour obtenir la quantité de variation du critère que vous avez définie.
Critère 1 : l’exposition
L’exposition d’une photographie est définie par son nombre IL (indice de lumination ou indice de luminance) ou EV (exposure value).
Pour faire varier l’IL d’une photographie, il est possible d’agir sur les 4 paramètres suivants :
- La durée d’exposition,
- L’ouverture du diaphragme
- La sensibilité ISO
- La quantité de lumière (du flash)
Dans les options de votre appareil, vous avez la possibilité de choisir le ou les paramètres à faire évoluer. Cela peut par exemple être :
- L’exposition et le flash,
- L’exposition seulement,
- Ou le flash seulement.
Enfin, en fonction du mode de prise de vue, P, S, A ou M, vous avez la possibilité de choisir le ou lesquels des paramètres de l’exposition à faire évoluer.
Dans le cas du braketing d’expositions, il est nécessaire de déclencher autant de fois que le nombre de photos défini dans la série de photo.
Critère 2 : La balance des blancs
Ici, l’objectif est de faire évoluer la dominante de couleur entre le bleu et l’ambre.
L’unité utilisée est le mired. Il correspond à un décalage de température de couleur et qui peut être de 5 mired, 10 mired ou 15 mired.
Ces écarts peuvent être réalisés vers les bleus, vers les ambres, ou enfin de part et d’autre de la position médiane du réglage défini par le photographe.
La particularité du braketing de la balance des blancs, est que la température de couleur est un paramètre qui peut se régler en post-traitement depuis un fichier RAW.
Ainsi, cette option n’a de sens et n’est accessible uniquement que quand un format enregistrement autre que le RAW est choisi.
En effet, l’appareil exploitera les données RAW saisi par le capteur pour créer à la volée des copies de la prise de vue (en JPG par exemple) avec les valeurs de balance des blancs définies dans le braketing. Ainsi, une seule prise de vue est nécessaire pour produire l’ensemble des fichiers de la série.
Critère 3 : La luminosité des ombres et des hautes lumières
Ici (D-Lighting), il s’agit d’une option spécifique à la marque Nikon qui permet de rendre dès la prise de vue un contraste plus doux en restituant les détails dans les basses et les hautes lumières.
En fonction de votre matériel, il se peut que vous ayez accès des possibilités de braketing spécifique qui de manière générale, repose que le même principe tel que je l’ai expliqué en début d’article.
Je vous invite donc à consulter le manuel de votre appareil photo afin de prendre connaissance des capacités de celui-ci. Vous serez ainsi e mesure d’exploiter l’ensemble de ses possibilités.
Quand utiliser le braketing
Historiquement du temps de l’argentique, le braketing avait pour objectif d’augmenter les probabilités d’obtenir l’exposition optimale dans les situations difficiles d’éclairage.
Aujourd’hui avec le numérique, la visualisation immédiate de la photo permet de savoir tout de suite s’il est nécessaire de reprendre une photo ou non pour optimiser son rendu. Le braketing semblerait alors obsolète.
En réalité, pas du tout. Je pense même qu’il est encore plus utilisé depuis l’ère du numérique.
En effet, malgré tous les avantages que présentent les boîtiers numériques, ils possèdent un grave inconvénient par rapport aux négatifs. Ils sont limités dans la dynamique de capteur. Autant avec l’argentique, il était quasiment impossible de cramer les hautes lumières, qu’en numérique ce risque est omniprésent. Et par conséquent, la prise de vue d’une scène à forts contrastes peut devenir impossible à saisir en une seule prise de vue.
C’est la raison pour laquelle, la technique HDR (High Dynamic Range) a été inventé. Sans rentrer dans les détails, cette technique repose sur l’assemblage en post-traitement de plusieurs photos prises à des expositions différentes pour reconstituer l’ensemble de la dynamique nécessaire à la scène. C’est justement, ce que le braketing est capable de faire à la perfection.
Pour en savoir plus sur la mise en œuvre des fichiers HDR, prise de vue et poste traitement, je vous invite à lire les articles dédiés.
De même, l’utilisation du braketing dans un environnement lumineux dont l’éclairage met en œuvre des sources de lumière de différentes températures de couleur permet d’assembler en post-traitement les différents clichés pour reconstruire une photo homogène en dominante de couleur.
Mon petit secret pratique
Juste pour conclure cet article sur une petite astuce d’utilisation, je vous conseille d’associer le braketing avec le mode prise de vue en rafale de votre boîtier. En effet, la majorité du temps, l’exploitation des séries de photo se fera en post-traitement dans le but de les assembler.
Pour ce faire, il faut un cadrage théoriquement identique, supposant une prise de photo sur pied.
En réalité, les outils informatiques sont capables de repositionner automatiquement de légers décalages de cadrage. Pour faciliter cette tâche, l’utilisation du mode rafale vous permettra de prendre l’ensemble de la série en très peu de temps et limitera donc l’impact de votre mouvement. Ainsi, l’usage du pied photo n’est plus une obligation.