Dans les conditions courantes de la photographie, nous avons l’habitude de parler du triangle de l’exposition. Dans le cadre de la photo de studio, ce triangle est en réalité un carré. En effet, le photographe peut gérer un quatrième paramètre dans le cadre de son studio photo. Il s’agit de la lumière elle-même. Dans cet article, je vous propose de partager avec vous les différentes étapes pour régler les sources lumineuses en photo de studio.
Rappel sur les paramètres de l’exposition
Je ne vais pas rentrer ici dans le détail des paramètres de l’exposition une photo. Pour cela, je vous propose de lire avant l’article en question sur mon blog.
Comme vous avez pu le constater dans cet article, je n’ai pas évoqué le réglage des sources lumineuses. Ceci est normal, car dans la vie de tous les jours, le photographe doit s’adapter à la luminosité disponible de la scène qu’il souhaite photographier.
Dans le cadre de la photo de studios, le photographe a le plein pouvoir sur l’éclairage de la scène qu’il réalise. C’est pourquoi le quatrième paramètre de réglage de son exposition est la puissance lumineuse de ces sources.
En résumé, le photographe du studio peut jouer sur les quatre paramètres suivants :
- La vitesse d’obturation,
- L’ouverture du diaphragme,
- La sensibilité ISO,
- La puissance des sources lumineuses.
Choix des paramètres d’exposition
Bien que le photographe ait accès à l’intégralité des paramètres de réglage de l’exposition tels que rappelé dans le paragraphe précédent, l’intérêt du photographe de studio et les contraintes techniques définissent ses choix.
Réaliser une belle photo de studio est d’avoir la qualité d’image la plus propre possible. ; autrement dit avec le moins de bruit visible. Par conséquent, il choisira la sensibilité ISO native la plus faible possible. En fonction de votre boîtier, vous choisirez donc 50 ISO, 100 ISO voire 200 ISO.
L’objectif du photographe du studio est de totalement construire l’éclairage de la scène. Il doit donc réaliser des réglages permettant de totalement effacer la luminosité ambiante de son studio. Pour ce faire, il devra donc choisir les paramètres de sorte à obtenir une photographie totalement noire sans déclenchement de ses sources lumineuses.
Parallèlement à ceci, les contraintes techniques obligent à limiter la vitesse d’obturation à la vitesse de synchronisation des flashes. De façon courante, la vitesse de synchronisation est inférieure ou égale à 1/250 de seconde. Enfin, il finira par régler l’ouverture du diaphragme de manière à obtenir cette première photo noire.
En résumer, le photographe de studio choisira les paramètres suivants :
- Il choisira la sensibilité ISO la plus faibles que délivre son boîtier nativement.
- Il réglera la vitesse d’obturation en accord à la vitesse de synchronisation de ses flashes.
- Enfin, il adaptera le réglage de l’ouverture du diaphragme pour obtenir une photo totalement noire.
C’est seulement à partir de ce moment, que le photographe commencera à construire l’éclairage de sa scène en jouant sur la manipulation des sources lumineuses.
Manipulation des sources lumineuses
La maîtrise technique du photographe du studio est de savoir manipuler les sources lumineuses afin de construire artistiquement l’éclairage de son sujet. Pour se faire, il pourra agir de différentes manières :
- RĂ©gler la puissance des flashes,
- Éloigner ou rapprocher les sources lumineuses du sujet,
- Utiliser des modificateurs de lumière,
- Définir la direction de la lumière.
L’ensemble de ces manipulations, permet de définir ce que l’on appelle « la qualité de la lumière ». Pour mieux comprendre ce terme, je vous invite à lire l’article en question à propos des 7 paramètres d’une source lumineuse.
Étapes à suivre pour régler les sources lumineuses
Dans notre monde, nous avons une seule source de lumière prédominante : le soleil. Ceci a fortement façonné notre vision de l’éclairage et nous impose d’une certaine manière à avoir une seule source d’éclairage principale.
La première étape consiste à positionner cette première source de lumière par rapport au sujet. En fonction du positionnement de l’éclairage, le sujet pourrait être éclairé :
- de face,
- de Âľ,
- deux côtés,
- ou en contre-jour.
La seconde étape consiste à affiner l’orientation de la source lumineuse afin d’ajuster précisément le positionnement de la frontière entre la lumière et son ombre que l’on appelle la pénombre.
La troisième Ă©tape est la plus importante. C’est en jouant sur la taille perçue de la source lumineuse par le sujet qu’il est possible de durcir ou d’adoucir cette zone de pĂ©nombre. Pour se faire, on pourrait utiliser et modificateurs de lumière et/ou rapprochĂ© ou Ă©loigner la source lumineuse par rapport aux sujets. Plus la source lumineuse semble grande pour le sujet est plus les ombres seront douces, c’est-Ă -dire avec une transition progressive de la lumière Ă l’ombre. Alors que si la source lumineuse est petite, les ombres se feront alors dures avec une transition très brutale entre l’ombre et la lumière. Rapprocher une source lumineuse du sujet la fera paraĂ®tre plus grande alors que l’éloigner du sujet la fera apparaĂ®tre plus petite.
La quatrième et dernière étape consiste à régler la puissance lumineuse du flash pour obtenir une exposition conforme aux attentes.
En fonction du décor dans lequel le sujet se trouve, il sera peut-être utile d’ajouter d’autres sources lumineuses pour les raisons suivantes :
- DĂ©tacher le sujet du fonds,
- Attirer le regard sur un détail précis,
- Apporter des couleurs à l’aide de gels dans la scène,
- Projeter des ombres décoratives…
Trucs et astuces
Si vous avez la possibilité de dédier une pièce pour réaliser un studio photo, il est souvent intéressant de peindre l’intégralité des murs de celle-ci en noir. De cette manière, vous éviterez d’avoir des réflexions lumineuses qui viendrait perturber la construction de votre éclairage.
De même une ambiance faiblement lumineuse d’un studio photo, ne permettra de travailler avec des sources lumineuses moins puissantes, car il vous sera plus facile d’obtenir votre première image totalement noire.